L'assommoir

L’Assommoir, roman naturaliste d’Émile Zola paru en 1877, relate la grandeur et décadence de Gervaise Macquart. Mère de deux enfants, abandonnée par son mari, elle travaille dur. Malheureusement son nouvel époux sombre dans l’alcool. Gervaise ferme les yeux, travaille de moins en moins, néglige son commerce, accumule les dettes et revoit Lantier, le père de ses enfants. Gagnée par l’alcoolisme et complètement démunie, elle se prostitue pour survivre et sombre dans la déchéance. Elle meurt l’hiver venu dans l’indifférence la plus totale. Pour sa libre adaptation à la scène, David Czesienski, jeune metteur en scène berlinois, explore tous les thèmes du roman : la réussite et l’échec, l’amour et le mépris, la richesse et la pauvreté, l’alcool et la déchéance, la vie et la mort. À L’Assommoir, bar qui donne son nom au roman, six jeunes autour d’une table, quelques chaises et un juke-box, boivent, chantent, dansent, palabrent, s’invectivent et se déchirent sans répit. Personnages et narrateurs, ils embrassent ces destins cabossés en traversant leur propre histoire de couple. Car sous les oripeaux de l’atmosphère dionysiaque qui secoue le plateau – entre addiction, ivresse et débauche – se dévoilent des histoires terribles pourtant dénuées de pathos où la solidarité n’est heureusement pas un vain mot. Du théâtre-récit enfiévré à l’énergie saisissante.