Laetitia Dosch Hate

À travers la relation à l’animal, Laetitia Dosch interroge la possibilité de la confiance entre deux êtres, deux espèces, dans un monde où il n’y aurait ni domination humaine, ni manipulation. Sur la scène, ils s’ignorent, se cherchent, se parlent, interagissent. Elle lui raconte son existence, son César raté, la bise qu’elle a faite à Nicole Kidman, les hommes qu’elle a aimés sur les quatre continents et qui l’ont souvent déçue... Qu’elle est allée voir Calais… Qu’elle voudrait avoir un enfant mais qu’elle est seule... Le cheval se met à parler (ou plutôt, Laetitia Dosch le fait parler). Commence alors un dialogue amoureux et drôle, ponctué de blagues, de déclarations poétiques, d’allusions sexuelles. Ils se lavent ensemble, boivent ensemble... Elle monte à cru, lève son épée et se jette à corps perdu dans cette épique quête utopique ; ils ont l’air libres. Mais le temps passe… et aux moments suspendus par la beauté des images, à cette quête joyeuse, succèdent les premiers reproches, les premiers coups de fouet. Le duo idyllique se fissure, et la liberté apparaît illusoire. Dans un dernier moment de grâce, elle fait enfin danser Corazon. Hate relève de la performance : c’est rare et infiniment beau.